On se déhotte vers six plombes. Il n'y a pas à se magner pour se fringuer,car on se pagnotte avec ses grolles et son fendard et on n'a qu'à se coller son képroque.......Quand l'appel a été fait par le pied d'bane, les poilus qui s'sont faits porter pâles vont voir le toubib; les autres démurgent et vont bagoter à l'exercice pour se dégeler les fumerons. Quand on radine au patelin, on se tape le rapport ousqu'on nous donne les babillardes et les paxons, puis on se coltine les distribes, on touche de la barbaque gelée. Quelquefois du pinard, mais le plus souvent, on se l'accroche toujours nibe de gnole. Puis on va becqueter. Comme le cuistot fait de la becquetance maous pépère, on s'en fout plein la lampe. .......
J'espère que la censure
Pour moi ne sera pas trop dure
Ma prose en langage guerrier,
Sans qu'elle puisse l'inquiéter,
Vous fera voir mes chers parents,
Comment se passe notre temps.
Et si c'était l'soldat Garau avec son beau stylo, qui l'avait torchée cette bafouille ?
On doit aux poilus : toubib, cuistot, bobard, boulot, bousiller, se faire porter pâle, cafard........
Pour se farcir L'argot des tranchées en intégrale, au boulot c'est sur Gallica.
Source : Technologies du langage